Déjà la nuit en son parc de du bellay
990 mots
4 pages
Du Bellay, poète du 16e siècle forme avec Ronsard et d’autres poètes de l’époque un groupe littéraire appelé « la Pléiade ». Ils publient un manifeste rédigé par Du Bellay, intitulé Défense et illustration de la langue française, qui vise à défendre et enrichir la langue et la littérature française et à créer un nouvel art poétique. Inspiré des italiens, ces auteurs font du sonnet une forme poétique majeure, invariablement composé de quatorze vers de dix syllabes répartis en de deux quatrains et deux tercets. Le sonnet « Déjà la nuit en son parc » fait parti d’un recueil intitulé « l’Olive » et publié en 1549. Inspiré de Pétrarque, Joachim Du Bellay reprend ici le thème de « La belle Matineuse », où la beauté de la femme fait pâlir l’aurore. Nous verrons comment le poète fait de ce sonnet un tableau animé et coloré au service d’un nouvel univers poétique fondé sur une description personnifiée de la nature et sur des références mythiques mais aussi comment Du Bellay en fait un hommage à la beauté de l’être aimé et de l’expression du sentiment amoureux.
En choisissant la forme du sonnet, Du Bellay veut faire de la poésie un art noble. Les contraintes du style et les figures poétiques demande en effet au poète de déployer une certaine virtuosité. Ici, le poète décrit des éléments naturels mais en inscrivant la réalité dans un monde d’images poétiques et mythiques, afin de créer un tableau animé et coloré. Le premier quatrain s’ouvre sur une évocation de la nuit qui s’enfuit pour laisser place dans le deuxième quatrain au lever du jour. La nuit et l’aube sont donc personnifiées : la première, telle une bergère du cosmos rassemble ses étoiles dispersées dans les pâturages du ciel, tandis que la seconde apparait sous les traits d’une femme blonde. Du Bellay utilise encore le procédé de la personnification dans le premier tercet, où