Démocratie égalitaire ou équitable ?
Marc Halévy-van Keymeulen
Démocratie égalitaire ou équitable ?
"Il y a quelque chose de pourri au Royaume du Danemark" clamait l'Hamlet de Shakespeare. Il y a quelque chose de déglingué au Royaume des Démocraties pourrait-on reprendre en écho. La démocratie égalitaire est un modèle simple qui convient bien aux sociétés simples. Vers le milieu des années '70, nos sociétés ont franchi un seuil de complexité. Les solutions simples y sont devenues simplistes, donc inefficientes, réductrices et déconnectées de la réalité.
Bulldozer américain en tête, Déclaration des Droits de l'Homme sous le bras, le monde occidental, comme naguère le Christianisme, entend imposé son modèle à la Terre entière.
Capitalisme industriel en économie. Démocratie égalitaire en politique. Tout est dit.
Un homme, une voix. Tel est le principe fondamental hérité des philosophes des "Lumières". Principe simple - le plus simple possible - et généreux : tous êtres humains devraient avoir le même poids dans la balance politique malgré les évidentes différences notoires entre eux.
L'échec du modèle démocratique égalitaire
L'échec du modèle démocratique égalitaire n'est pas à chercher dans les échecs des diverses politiques qu'il a mises en selle : ce serait tomber dans les rets des idéologies.
Cet échec doit être constaté selon deux autres regards.
Le premier regard est la distance croissante entre le monde politique et la société civile. Cette déconnexion est patente. Si le vote était libre, moins de 40% de la population adulte iraient voter. Cela signifie que le vainqueur ne représenterait qu'au mieux 25% de la population adulte et qu'il n'aurait donc que bien peu de légitimité.
La société civile se désintéresse du microcosmique (macro-comique) landerneau politicien. Non par indifférence coupable ou égotisme nombriliste, comme on le prétend souvent : cette même société civile déploie de considérables efforts bénévoles dans des mouvements humanitaires ou