Dissertation philosophique : « Le désir de reconnaissance »

''Brûlant la vie par les deux bouts'', H. de Balzac plus que nul autre aura désiré ''parvenir'', s'accomplir dans un statut d'artiste de qualité, reconnu par toute la société. Ce but a déterminé son mode de vie dans le sens d'une ascèse originale, guidée par une conception de l'énergie vitale. Ce cas extrême fait ressortir deux points de vue : l'un croit qu'enfin reconnu pour ce qu'il voulait être, Balzac aurait cessé d'incarner la problématique classique de l'artiste luttant pour imposer sa vision de la vie à ses contemporains, dont la reconnaissance personnelle est l'avènement, pour jouir simplement de ses acquis et de l'adéquation de sa conscience de soi et du regard des autres ; pour l'autre, toute sa vie n'aura pas été un prélude à l'expression exacte et finie de sa personne dans un statut social voulu, c'est sur le mode même de ce désir de reconnaissance qu'il a vécu et a été visible socialement. Le désir de reconnaissance est-il la marque d'une inadéquation déterminée entre

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Némirovsky Clément L3 humanités

un soi et le monde, et dont la fin serait accessible dans un accomplissement personnel marqué du sceau de la volonté de l'individu, ou au contraire, le désir de reconnaissance fait-il partie intégrante de l'identité, en tant qu'il est un moteur d'une construction de soi dans la société ? Nous progresserons à partir d'une réflexion sur l'individu, confronté au désir de reconnaissance, pour essayer d'éclairer les conséquences de ce désir, qui détermine l'action sociale humaine, sur le plan collectif. Pour cela nous nous concentrerons sur la dimension intersubjectiviste de la reconnaissance, le niveau épistémique (reconnaître comme identifier) et le niveau pratique (reconnaître ses actes) étant moins pertinents pour traiter la problématique. L'enjeu est de déterminer, à travers une confrontation de différentes conceptions et modèles de la reconnaissance, si le désir d'être reconnu doit