Désirer est-ce nécessairement souffrir ?
Le désir anime tout à quoi l’Homme sera confronté: désirs amoureux, de conquête, de gloire… Conscients ou inconscients, ils font que l’Homme trouve un intérêt personnel dans le monde. Sans désir, nous perdons le gout de vivre, nous sommes condamnés à l’ennui ou à la mort. Pourtant, la raison met en garde contre les désirs fous et leurs illusions, et la morale engage à maitriser ses désirs pour ne pas devenir leur esclave. Nos désirs étant en constante évolution, nous ne pouvons guère tous les assouvir. D’où le problème de la souffrance lors de désir insatisfait. Peut-on alors faire une sélection des désirs ? Et dans ce cas, en renonçant à certains désirs pour éviter ainsi quelques souffrances, ne risque-t-on pas de passer à côté du bonheur ? Mais nous avons vu que les désirs donnent gout à la vie de l’Homme ; mieux les connaitre ne permettrait pas alors de les réaliser ? Nous étudierons, dans un premiers temps, qu’en théorie, désir implique souffrance. Puis, dans un second temps, le renoncement de certain désir est parfois nécessaire pour ne pas souffrir. Enfin, que la connaissance du désir, et sa maitrise, peut conduire au bonheur.
Premièrement, le désir implique la souffrance. C’est du moins ce que le désir, au premier abord, nous enseigne. Le désir se vit comme un manque. On peut en distinguer deux sortes : les désirs à proprement parlé et les besoins. Ce dernier étant une privation liée au bon fonctionnement de l’organisme, et trouve son assouvissement dans un objet spécifique qui lui préexiste. Le plaisir, lui, n’est pas assimilé à un objet mais plutôt à l’imagination ; il est lié au fantasme. Cependant, ces deux sorte de désirs peuvent être entremêlés ; comme par exemple lorsqu’on mange. Ici, le désir de manger se ressent à la fois comme une joie future dans l’anticipation, mais aussi comme une inquiétude, une souffrance. Le rapport du désir à son objet est paradoxal, car le désir vise