Désirer est-il vain ?
A première vue, on constate que l’homme est tout à fait capable de désirer. En faite c’est par cette caractéristique que l’homme se distingue de tous les autres êtres vivants, notamment des animaux qui agissent, face à un besoin, par instinct ou par mécanisme de survie. Cette particularité humaine est ce qui constitue notre essence même, le fait d’avoir une conscience nous permet de refouler ou de tendre vers certains désirs. Ce constat peut être exemplifié par le mythe d’Eros, le demi-dieu qui personnifie l’amour et le désir. Fils de Poros, le dieu de l’abondance, et la mendiante Penia. Eros représente le point intermédiaire entre les dieux qui ne désirent pas parce qu’ils sont comblés et la mendiante Penia qui ne peut pas désirer parce qu’elle ignore que quelque chose lui manque. Quoi qu’il en soit, le désir reste un privilège humain. L’individu tend vers le désirable, que ce soit un objet, une personne, ou un état d’affection, que l’on pense peut représenter une source possible de satisfaction. Si l’on part de la question, « Désirer est-il vain ? » on remarque qu’elle dégage des problèmes d’ordre philosophique, qui laissent entrevoir l’ambigüité de la notion du désir ainsi que l’énigme qui représente. Puisque désirer est pour les humains quelque chose de naturel, est-ce que tendre vers le désirable est inutile et nuisible ou bien c’est un élément utile et nécessaire pour le développement et l’épanouissement du sujet ? Est-ce qu’on peut estimer que le désir donne sens à l’existence ? Peut-on distinguer une classification des désirs ? Mais mettre en cause la notion de désir n’est-il pas aussi questionner l’essence même de l’individu ? Est-ce que l’individu est capable de maitriser ses désirs ou bien ceux-ci ne sont pas maitrisables parce qu’ils sont issus de l’inconscient, cet « étranger insaisissable » ? On se demande alors si le désir est un concept négatif ou un concept positif. Faut-il penser que le désir est vain et inutile ou au