Désirer et vouloir
Pourtant, on oppose aussi désirer et vouloir. On reproche par exemple à quelqu’un de manquer de volonté parce qu’il cède à ses désirs. Vouloir apparaît alors comme la recherche d’objectifs qui ont une valeur alors que désirer est rabaissé à une fonction quasi animale.
Dès lors, on peut se demander si désirer c’est la même chose que vouloir ou bien si on est fondé à les distinguer, voire à les opposer.
Si on s’en tient aux objectifs, force est d’identifier désirer et vouloir ou plutôt il n’y a pas de buts dont on ne puisse dire en un sens qu’il ne satisfait pas le désir ou qu’il ne puisse être l’objet d’un désir. L’amant ne dit-il pas à sa maîtresse aussi bien « je te désire » que « je te veux » ? On dit indifféremment faire ce qui nous plaît ou faire ce qu’on veut. C’est pourquoi il n’y a que dans la façon de tendre vers le but qui peut amener à distinguer, voire opposer désirer et vouloir.
C’est que le désir non seulement s’impose à l’individu mais n’implique pas de réflexion. L’amour par exemple n’est pas choisi, ce qu’exprime l’expression « tomber amoureux » ou l’idée de « coup de foudre » qui indique la soudaineté du désir. Par contre, on dit de quelqu’un qu’il a agi volontairement si et seulement si il était conscient du but qu’il poursuivait. C’est en ce sens que le désir est susceptible d’être inconscient, voire de manifester l’inconscience du sujet. C’est ce que veut dire céder à ses désirs. Si je me propose de travailler et que je me laisse distraire par une activité, ma volonté aura été surmontée par mon désir.
Enfin, vouloir se distingue également de désirer en ce sens que le but est clair dans le vouloir et ne l’est pas toujours dans le désirer. Vouloir, c’est se représenter la