Dévaluation du fcfa
1. S'agissant de l'efficacité externe, nos banques centrales n'ont pas la préoccupation de croissance économique, elles ne sont intéressées que par la lutte contre l'inflation. De fait, l'arrimage du CFA à l'Euro conduit nos banques centrales à privilégier la défense du taux de change au détriment de la réponse contracyclique à la conjoncture économique dans l'UEMOA et la CEMAC. En témoigne le taux de couverture de l'émission monétaire de plus de 110% du CFA, alors que les accords du compte d'opérations exigent juste 20%. Ceci veut dire qu'il y a des réserves de change excessives détenues par la BCEAO et la BEAC auprès du Trésor Français. Une partie de cet argent pourrait permettre de financer la croissance dans la zone CFA. Les spécialistes savent aussi (c'est le "triangle des incompatibilités de Mundell") qu'en régime de taux de change fixe et de liberté de circulation des capitaux, la banque centrale de "petits pays" perd l'autonomie de la politique monétaire. Nos banques centrales suivent donc la politique monétaire de la zone Euro, en témoigne la dernière augmentation des taux directeurs de la BCEAO le 15 août dernier.Or, nos économies ne sont pas forcément dans la même phase du cycle que celles de la zone Euro...
2. S'agissant de l'efficacité interne, il convient d'indiquer que nos banques centrales ont du mal à lutter contre l'inflation (leur seul objectif) car cette dernière n'est pas d'origine monétaire dans la zone CFA. En effet, c'est l'inflation importée de la zone Euro (du fait de la structure de nos importations et du régime de change fixes) et celle issue des chocs d'offre (prix du pétrole, aléas climatiques...) qui constituent les déterminants principaux de la hausse des prix observée