Développement amphibien
Historiquement, les études d'embryologie des amphibiens ont longtemps porté sur les Urodèles (triton, salamandre) et un
Anoure, la grenouille. Actuellement, la biologie du développement des amphibiens porte presque exclusivement sur un crapaud sud-africain, le Xénope (Xenopus laevis), un anoure ; la plupart des études effectuées aux niveaux moléculaires et cellulaires utilisent cet animal comme modèle.
Les grands lignes du développement sont assez semblables chez les urodèles et les anoures. Toutefois, une différence assez importante existe entre le Xénope au moins, chez les anoures, et les urodèles, en ce qui concerne la formation du toit et des parois endodermiques de l'archentéron.
Dans ce chapitre sera décrite l'embryologie de la grenouille, étudiée en TP, intermédiaire entre la situation des urodèles et le cas actuellement atypique du Xénope. Les phénomènes liés à la fécondation seront repris plus longuement dans un chapitre suivant. Les durées indiquées par la suite correspondent à un développement effectué à 18°.
1. L'ŒUF
L'œuf de grenouille est une grande cellule (diamètre 1,5 à 2 mm) entourée d'une gangue protéique gélatineuse.
Il présente déjà une polarisation : l'hémisphère supérieur où se trouve le pôle animal est pigmenté en brun-noir. Ce pôle est au niveau d'une tache centrale plus claire, la tache polaire ou de maturation. Le pôle végétatif est diamétralement opposé au pôle animal. L'hémisphère inférieur végétatif n'est pas pigmenté.
L'œuf possède donc un axe de symétrie polaire (= qui passe par les pôles).
Le noyau est excentré parce que l'œuf est hétérolécithe. Le vitellus, concentré vers le pôle végétatif, le repousse vers le pôle animal. Au moment de la ponte (provoquée par induction hormonale au laboratoire), le premier globule polaire est émis au niveau du pôle animal. L'ovocyte est bloqué en métaphase de la deuxième division de maturation.
La cortex est une région de 5 µm