Mais il y a aussi des limites : 1. C’est un système prévisionnel. La décision dépend donc de la qualité des données entrées dans le calcul de la marge, lui-même en fonction du choix des données (quelle dépense est prise en compte ? Selon quel critère ?) et de leur exactitude. 2. C’est un système normatif (à partir de quoi on établit des normes.) : certains coûts sont exclus, d’autres intégrés selon des clés de répartition souvent calculées de manière standard. Il ne représente donc qu’une simplification de la réalité. 3. Et pourtant, c’est un système peu normé : les méthodes sont différentes d’une, ou d’un exercice à l’autre. Il n’existe pas de « catalogue » des coûts à prendre en compte. La comparaison est donc difficile. 4. C’est un système utile pour effectuer des analyses « Coût Profit Volume » et des simulations de gestion. Dans la plupart des cas, ces analyses se fondent sur une modélisation simplifiée de la réalité. 5. C’est un système linéaire, c’est-à-dire qu’il fonctionne dans l’hypothèse où l’accroissement des ventes passe par un accroissement des coûts dans la même proportion. Ce système théorique n’existe pas dans la réalité, aucune dépense n’est parfaitement linéaire. Il existe principalement deux effets qui contredisent cette linéarité : L’effet de seuil et l’hétérogénéité des économies d’échelle.
Les effets de seuil : Les machines ont des capacités de production qui ne peuvent pas être poussées au-delà d’un certain seuil ; pour les dépasser, même de quelques unités, il faudra réinvestir dans une autre machine, ce qui double l’investissement, nécessite de l’espace en proportion plus importante que l’augmentation de production envisagée, etc…
L’hétérogénéité des économies d’échelle : Certaines productions peuvent être accrues sans impact sur les coûts. Par exemple, doubler la cadence d’une machine ne double pas nécessairement le coût d’entretien ni la consommation d’énergie ni le nombre d’ouvriers affectés à cette machine.