Développement humain durable
Par Mirlande MANIGAT Faculté des Sciences juridiques et politiques Université Quisqueya (Haïti) lesmima@hotmail.com La crise politique qui, depuis la fin de l’année 2003 et surtout au début de 2004, a attiré l’attention internationale sur la République d’Haïti, petit État de la mer des Caraïbes, au cœur de l’Amérique, a été déclenchée par un fait politique significatif, l’échec des élections de l’an 2000, législatives et locales en mai, présidentielles en novembre. Les deux consultations sont associées dans une problématique de contestation commune, révélant l’impossibilité d’en maîtriser les conséquences immédiates, d’une part par la mise en œuvre des forces locales et des ressorts internes, de l’autre par l’intervention de la communauté internationale, plus particulièrement de l’Organisation des États américains (laquelle, en trois ans, a effectué 25 missions infructueuses dans le pays), et après cette institution continentale, la participation d’une instance sous-régionale, la CARICOM. Cette crise a connu une accélération depuis novembre 2003, marquée par un élargissement et un approfondissement de la mise en question du pouvoir en place, culminant avec la démission du président Jean-Bertrand Aristide, le 29 février 2004. Ces événements sont importants par leur nature, car il s’agit du questionnement des mécanismes de dévolution du pouvoir politique ; ils retiennent leur singularité par leur capacité productrice de crise, la non acceptation d’un fait isolé ayant conduit à une mise en cause plus large. Aussi ont-ils servi à la fois de détonateur et de révélateur. D’un côté, en effet, ils ont généré un mouvement de déploiement au départ, imprévisible par son ampleur et ses conséquences, car il n’a pu être maîtrisé par l’adoption d’une solution ponctuelle, immédiate et adaptée au cas d’espèce, sous la forme de l’organisation de nouvelles élections, sinon parfaites, du moins décentes et crédibles. De