Développement La condition humaine
Tchen, personnage troublé, hésite à tuer l’homme qui se trouve en face de lui. En effet, nous pouvons remarquer l’abondance de phrases interrogatives et exclamatives qui montrent la confusion du personnage : « Tchen, tenterait-il de lever la moustiquaire ? » « Frapperait-il au travers ? ». Le lecteur vit les doutes et les hésitations de Tchen, entraîné par l’alternance de rythme lent puis rapide. La phrase nominale « Pris ou non, exécuté ou non, peu importait » représente d’ailleurs une forte accélération de rythme. Le doute de Tchen est flagrant : « ces mains hésitantes », « le rasoir était plus sûr, mais Tchen sentait qu’il ne pourrait jamais s’en servir ». Enfin, l’utilisation du conditionnel indique que rien n’est joué : « Frapperait-il ? » « Tenterait-il ? ».
Toutes ces hésitations mettent en valeur le cruel dilemme que connait Tchen. Le personnage principal de « La condition humaine » fait face à un choix crucial : celui de tuer ou non un homme. Ce choix, le pire qu’un homme puisse faire, entraîne Tchen dans un conflit intérieur : doit-il achever sa mission, ou laisser vivant cet homme ? Le suspens est à son comble. Il est vrai que Tchen a du mal à se déterminer, il veut se convaincre : « il se répétait que cet homme devait mourir ». En outre, la didascalie « Tchen un jeune Chinois engagé dans l’action terroriste, doit assassiner un trafiquant », semble indiquer que la mission serait facile… Dans les faits, Tchen se rend pourtant compte que tuer un homme est un acte qui ne peut laisser personne insensible.