développement territorial
Quel « tournant territorial » de l’économie mondiale globalisée ?
Bernard PECQUEUR
Institut de Géographie Alpine, Université Joseph Fourier, Grenoble, France bernard.pecqueur@ujf-grenoble.fr Une attention nouvelle est portée aujourd’hui aux dynamiques régionales voire locales dans les tourmentes de la globalisation. Toute une tradition d’analyse de l’entrepreneurship local et du développement territorial propre aux travaux d’économie et de géographie au
Québec1 explore déjà ces phénomènes sur lesquels l’attention s’est renouvelée lorsque dans les années 70, au début de la longue crise du fordisme, les italiens (G. Beccattini 1979) faisaient redécouvrir au monde les « districts industriels ».
Une longue période d' après crise se décante aujourd’hui. Elle concernait un mouvement des structures tant strictement économiques qu’institutionnelles, législatives voire sociétales visant à dépasser la société fordiste et à nous faire passer de l’exacerbation extrême de l’industrie à un monde d’après industrie qui ne nie pas cette dernière mais qui replace cette activité dans un contexte d’économie cognitive (B. Walliser 2000) où les processus de construction des ressources cognitives par les acteurs prennent une place prépondérante.
La globalisation considérée dans une vision univoque, ouvre sur un monde où les particularismes s’estomperaient. On aurait alors une illustration caricaturale de l’hypothèse de convergence idéologique proposé par F. Fukuyama (1989) comme « la fin de l’histoire ».
Sinon qu’en l’occurrence, cette hypothèse de convergence amènerait à la « fin de la géographie » ( !). En d’autres termes, la globalisation sans uniformiser les conditions de production, les fait entrer dans une même échelle. Quelque soit le lieu, les facteurs de production (travail, capital et matière première) sont les mêmes, seul le cocktail varie. On a donc une différenciation spatiale (difficilement niable au regard des inégalités visibles) mais
pas