Eau au moyen orient
La Turquie est un grand pays qui tire sa puissance de facteurs historiques et géopolitiques anciens. Elle reste l’héritière des empires seldjoukide et ottoman mais également de l’Empire byzantin que les Turcs ont soumis.
Dans sa géographie actuelle, elle s’impose comme un acteur majeur du Moyen-Orient et une zone pivot entre l’Asie et l’Europe. Outre sa démographie (73 millions d’habitants), son développement économique (15ème économie mondiale) ou même sa puissance militaire (pays de l’OTAN), la Turquie détient un atout dans le grand jeu moyen-oriental : c’est le château d’eau de la région. L’eau, c’est véritablement le pétrole de la Turquie ! L’eau manque déjà au Moyen-Orient et elle manquera de plus en plus. Le croissant fertile qui fut le siège de grandes civilisations antiques et le berceau des grandes religions monothéistes, est irrigué principalement par le Tigre et l’Euphrate dont les sources sont en Turquie. Le Tigre prend sa source en Anatolie orientale puis parcourt la Turquie sur 400 km, avant de poursuivre sa course vers le Golfe persique. La moitié de l’eau de ce fleuve provient de la Turquie. L’Euphrate qui provient également des Monts Taurus, est alimenté à plus de 90% par les eaux turques sur environ 450 km de traversée de ce pays. Les deux fleuves se caractérisent par une irrégularité très forte du débit saisonnier, des crues très importantes et une diminution du débit d’amont en aval. Ces eaux sont stratégiques pour la Turquie, l’Irak et la Syrie.
De manière générale, l’eau manque cruellement au Moyen-Orient. Des stratégies alternatives ont été développées pour augmenter la ressource : dessalement, extraction des eaux fossiles, etc. Les ressources sont limitées et les besoins augmentent significativement. La croissance démographique est le premier facteur aggravant. Les populations turques, iraniennes ou syriennes ont doublé durant les 25 dernières années. La consommation des