« Dans notre société : quelle école pour les enfants ? »

Ce qui me plait énormément dans cette question, c’est qu’elle inscrit l’évolution ou la rénovation de notre Education nationale dans le monde d’aujourd’hui. En effet, « notre société », c’est la France du 21ème siècle, qui n’est déjà plus celle du 20ème et encore moins celle de Jules Ferry. Les valeurs humanistes restent notre héritage, précieux, intangibles. Mais l’école des années 50 n’existera plus car la société des années 50 a disparu. La terre a tourné et les jeunes sont différent. Cela rend l’évolution de l’école irréversible.
Les enfants ont toujours la fraicheur, la naïveté, l’envie de grandir des enfants, mais rien à voir avec ce que nous étions. Les structures sociales y compris la famille sont bouleversées. En 2007, un enfant sur 2 nait hors mariage. Une bonne partie des écoliers français ont leurs racines ailleurs sur d’autres continents, et ils le savent. Avant d’entrer à l’école, ils sont tombés dans la marmite de l’informatique et de la communication orale et visuelle. A 15 ans, certains ont consacré 10 000 heures aux jeux vidéos et autant à téléphoner, ils ont écrit 200 000 textos en mauvais français, et malheureusement n’ont pas consacré plus de 5000 à la lecture. Ils n’ont aucun besoin de l’école pour se servir d’une télécommande. Ils utilisent les appareils électroniques sans lire les modes d’emploi et retrouvent leurs affaires là où une chatte ne retrouverait pas ses petits. L’école prétend leur apprendre à faire une chose à la fois, comme les adultes, mais eux ils en en font 5 : en faisant leur devoir de maths, ils regardent un film à la TV et mènent 3 conversations sur internet. Avec des oreillettes vissées à 2 cm de leur cerveau et un écran à 50 cm de leurs yeux plusieurs heures par jour, ils se gavent de bruits et d’images, bien plus que de lecture ou de sciences. Certains enfants sont confrontés très tôt à la violence, à la pornographie et parfois à la drogue. Les jeunes