Economie des medias
Université Paul Cézanne, Aix-en-Provence, 26 et 27 juin 2008
LA CONCENTRATION DANS L’INDUSTRIE DES MEDIAS :
IMPLICATIONS ECONOMIQUES ET ETHIQUES
La concentration est au centre de l’économie des médias, une branche émergente de la théorie économique contemporaine qui s’oriente généralement autour des axes de questions suivants. La concentration industrielle constitue-t-elle un danger pour la concurrence sur les marchés des médias? Quel est son impact sur le pluralisme et la qualité de l’information diffusée par les médias ? Y a-t-il danger pour la démocratie ? Si les médias sont détenus par des cartels puissants, sont-ils tentés de négliger leur rôle de contrepouvoir (celui d’un « quatrième pouvoir »), pourtant essentiel pour protéger nos droits et libertés démocratiques ? Finalement, faut-il freiner le phénomène de la concentration industrielle? Si oui, comment ?
Dans un premier temps, je vais revenir sur ces problématiques centrales à l’économie des médias pour, ensuite, aborder la question de la concentration par une autre entrée, celle de la stratégie d’entreprise. Quand on analyse cette question à la lumière des apports récents de différents champs de la théorie économique contemporaine tels que l’économie industrielle, l’économie de l’innovation et des nouvelles technologies, l’économie des réseaux ou encore, l’économie des groupes d’intérêt et, plus généralement, l’économie du droit, on comprend mieux les processus économiques qui sont à l’origine du phénomène de la concentration. On peut alors se demander si l’évolution vers une structure de marché oligopolistique n’est pas tout simplement inéluctable dans l’industrie des médias, c’est-à-dire liée à la spécificité de ce secteur et notamment ses exigences technologiques.
Mais d’abord, comment se manifeste le phénomène de la concentration dans l’industrie des médias?
Les rapprochements entre concurrents prennent des formes diverses, plus ou moins