Chapitre 1 : L’industrie

L’industrie peut être définie comme un ensemble de firmes en concurrence, produisant des biens ou services étroitement substituables, offerts sur un même marché. L’industrie est restée bien longtemps un concept sans définition précise qui ne présentait d’intérêt que par l’utilisation qui en était faite. Selon les époques et les préoccupations, les auteurs privilégient telle ou telle caractéristique permettant d’effectuer un regroupement entre firmes (le marché pour les uns, l’ensemble des producteurs pour les autres), le regroupement ainsi effectué étant considéré comme homogène et baptisé alors du nom d’industrie. Le souci de constituer un découpage plus pertinent du système productif a poussé certains économistes insatisfaits par les partitions généralement admises à imaginer des concepts alternatifs tels que la filière, le groupe industriel et financier, le réseau. Les comptables nationaux cherchent des regroupements statistiques présentant une unité, compatibles avec les contraintes de la collecte d’information, utilisent les concepts de secteur, de branche, et de nomenclatures d’activités. Ces découpages permettent de comprendre le fonctionnement de l’économie générale mais présentent des imperfections lorsqu’il s’agit d’étudier l’industrie. C’est pourquoi, par-delà les découpages, par-delà la sélection de relations particulières rendant homogène tel ou tel sous-ensemble du système productif, il est important de comprendre que pour devenir objet d’étude, l’industrie doit se doter d’une méthode d’analyse propre : la méso-analyse. Sa mise en œuvre permet de comprendre le fonctionnement d’une industrie et d’en prévoir l’évolution.

1 - Le concept téléologique d’industrie et les découpages alternatifs Les économistes ont tout d’abord considéré l’industrie comme une abstraction destinée non pas à expliquer ou décrire le fonctionnement d’un secteur d’activité, à servir d’outil de prévision pour cette entité, mais à expliquer ou prévoir