ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE volet du cours
I)
Généralités
1) Introduction
La crise actuelle amplifie dramatiquement les problèmes sociaux, économiques et écologiques de la société. La montée brutale du chômage, la situation critique des entreprises, la progression de la misère et de l’exclusion, la dégradation des conditions de vie des classes moyennes secouent les bases du contrat social.
Ces effets viennent s’ajouter à l’urgence écologique d’agir pour les générations futures, tout en garantissant un accès équitable aux biens publics entre les populations et pays.
La mobilisation de fonds pour garantir le système bancaire, puis les plans de relance de l’économie, ont brusquement re-légitimé l’intervention économique de l’Etat et la dépense publique. Force est de constater que celle-ci prend néanmoins le visage d’un retour de l’Etat maître du jeu.
De plus, l’ampleur et le caractère systémique de la crise font que, aussi inattendues et apparemment novatrices soient-elles, les tentatives de relance actuelle ne parviendront pas à enrayer son extension et son approfondissement, encore moins à trouver les voies de redressement, sans s’attaquer frontalement aux déséquilibres profonds du système économique actuel :
L’opacité (obscure) et le fonctionnement antidémocratique des marchés financiers, affranchis de tout contrôle politique et citoyen, et qui évolue uniquement par une recherche excessive du profit.
La tyrannie d’un modèle unique de l’entreprise focalisé sur la création de valeur pour les actionnaires.
L’extension démesurée du périmètre du marché et de la concurrence, notamment sur les services d’intérêt général.
L’atrophie des solidarités collectives et démocratiques au profit de solidarités philanthropiques
(humanitaire, charitable) et caritatives.
L’intensification des phénomènes d’exclusions économique, sociale, territoriale et culturelle.
L’aggravation des inégalités dans l’entreprise, mais aussi entre citoyens, entre territoires et entre nations.