Economie
Maurice CATIN* Saïd HANCHANE** Abdelhak KAMAL*
Résumé – Cet article examine l'influence de la structure industrielle initiale des provinces marocaines sur leur croissance économique entre 1985 et 1999, à l'aide d'un modèle en données de panel à paramètres hétérogènes. Les résultats montrent l'importance de la spécialisation (externalités MAR) comme de la diversification (externalités Jacobs) et une certaine tendance au rattrapage de la région centrale (la métropole du Grand Casablanca), s'orientant vers des activités de moyenne technologie, par des provinces semi-périphériques attirant des industries de basse technologie et de l'habillement.
Mots-clés : EXTERNALITES, STRUCTURE INDUSTRIELLE, MAROC, SPECIALISATION, CROISSANCE REGIONALE.
Classification JEL : O11, O18, R12, R30.
* Laboratoire d'Economie Appliquée au Développement (LÉAD), Université du Sud Toulon-Var. ** Laboratoire d'Economie et de Sociologie du Travail (LEST), CNRS, Aix-en-Provence. Région et Développement n° 25-2007
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Maurice Catin, Saïd Hanchane et Abdelhak Kamal
1. INTRODUCTION Les études empiriques portant sur la relation entre la nature, spécialisée vs diversifiée, des agglomérations spatiales et leur croissance ont connu un développement important depuis les travaux de Glaeser et al. (1992) et Henderson et al. (1995). Ces auteurs ont proposé d'expliquer la croissance des secteurs d'activité dans une économie locale à l'aide d'indicateurs spécifiant le rôle des externalités de type MAR (Marshall, Arrow, Romer) (issues de la spécialisation), Jacobs (issues de la diversité) et Porter (générées par la concurrence locale). L'objectif de ce travail est d'examiner l'importance de ces externalités dynamiques dans l'explication de la croissance économique locale dans le cas du Maroc, c'est-à-dire dans un pays en développement où les tentatives ont été plus réduites, et sur une période relativement longue