Economie
La comptabilité, sous la convention du coût historique et fondée sur l'apparence juridique de la transaction, a le mérite de la simplicité. En fait, à la date d'entrée dans le patrimoine de l'entreprise les biens acquis sont enregistrés à leur coût d'acquisition.
Tout au long de la durée de vie de ces biens, cette comptabilité ne prend en compte que la valeur d'origine sans pour autant l'ajuster aux variations des prix qui peuvent affecter cette valeur pendant sa durée d'utilisation.
C'est dans ce contexte là que la comptabilité au coût historique a souvent fait l'objet de rudes critiques. En fait, elle a présenté plusieurs limites lors des graves défaillances de grandes entreprises et institutions financières internationales, comme le témoigne les exemples des catastrophes financières survenues au cours des années 90, tel est le cas de la Barings, et le fameux scandale d'ENRON qui a été de grande utilité pour supporter l'introduction du concept de la juste valeur à grande échelle.
Ce dernier n'a pas été la conséquence des manoeuvres frauduleuses et de dissimulation seulement, mais aussi le résultat de « l'inadaptation des règles comptables aux nouvelles réalités de marché caractérisées par l'explosion de la complexité des entreprises modernes (traitement des « special purpose entities) », des opérations sur produits dérivés, montages d'optimisation fiscale, etc.) »1(*).
En outre, l'évaluation au coût historique avait altéré la possibilité de divulguer à temps, les situations sérieuses sur les produits dérivés que ces institutions détenaient. Ainsi, et dans la volonté d'accroître la transparence, la pertinence et la fiabilité des informations financières et de mieux appréhender les risques encourus suite à l'internationalisation des marchés financiers et l'apparition des instruments financiers complexes, le référentiel comptable international2(*) se propose d'abandonner le principe du coût historique et de valoriser les actifs et passifs à leur