Ecriture d'invention : Lettre a Georges Perec: Héros destabilisant et surprenant
Je vous écris cette lettre afin de vous faire part de mon ressenti face à votre roman
Un homme qui dort. Je dois reconnaître que le personnage, ainsi décrit dans
l’histoire, ne ressemble en rien aux personnages d’autres romans que j’ai pu lire.
Mais bien sûr, je suppose que cela est intentionnel.
Il est à la fois très déstabilisant et très surprenant. Tout d’abord, il y’a
l’utilisation du « tu » dans la narration qui ne marque ni une mise à distance ni un
rapprochement, entre le lecteur et le personnage. Il semble si lointain, si
inaccessible. Cela en est déroutant. De façon habituelle, au fil de l’histoire, nous
découvrons peu à peu les différents traits de caractère du personnage, et nous
nous y identifions. Or là, cela est impossible.
Le monde bâti par le personnage et dans lequel il évolue, est fait de « petits riens »
qui s’accumulent, sans aucun lien logique. Cependant, la vie d’un personnage de
roman n’est-elle pas faite de rebondissements, d’événements importants, de choses
capitales ?
La vie qu’il s’est imposée est fondée en deux lieux opposés : la chambre et la
ville. La chambre est un espace étroit, clos et fermé, soit radicalement séparé du
monde, et le temps semble s’y être arrêté. A cette chambre s’oppose la ville comme
espace ouvert et multiplie, mais cela n’est qu’illusion, la ville se révèle davantage
n’être qu’un système de lieux indistincts où il se promène sans raisons ni buts.
Un véritable héros de roman se bat pour une cause, une quête, un but. Il semble
poursuive une route sans fin. Y’a-t-il vraiment une raison à cela ?
Si la chambre et la ville apparaissent constituer un système de lieux opposés, ils
ne sont pas moins l’un et l’autre extérieurs au monde : la chambre est un lieu
retranché et la ville ne produit aucun sentiment par rapport au personnage.
Il est hors du monde et hors du temps. Le personnage est figé dans un