Ecriture d'invention pathétique
Je marchais dans la rue, le cœur en fête. Tout autour de moi me paraissait beau et lumineux, en ce soir de juillet. Ca y est, j’avais rempli mon objectif, l’objet de mes longues heures de labeur passées à suer sang et eau sur les bancs de l’école. J’avais eu mon bac. Enfin ! Après avoir patienté tant d’heures dans le stress d’avoir échoué, je respirais. Je me rendais chez mon père pour lui annoncer la nouvelle. Il serait si heureux, lui qui de-surcroit n’avait jamais fait d’études, d’apprendre que l’avenir de son fils s’annonçait radieux. Je me retrouvai bientôt devant la porte de son immeuble triste et austère. Je montai les marches quatre à quatre. Arrivé devant la porte, je retins ma respiration. Je sonnai une fois, deux fois, trois fois. Personne ne répondit. Inquiet, j’essayai d’ouvrir la porte. Elle s’ouvrit dans un grincement. Je m’avançai avec circonspection et, en entrant dans le petit appartement de mon père, je fus saisi d’effroi. Il était là, inerte, étendu sur le sol. Une lumière blafarde éclairait sa silhouette. En le voyant, un froid glacial m’envahit. Je sentis les larmes monter en moi tel un flot irrépressible. Je m’agenouillai aussitôt auprès de lui. Il était pâle ! Très pâle ! Trop pâle ! Tout en lui exprimait la froideur de la mort. Je me ruai sur le téléphone et composai le numéro en toute hâte. J’expliquai la situation et les urgentistes me promirent d’arriver au plus vite. Je raccrochai maladroitement et éloignai lentement le combiné de mon oreille. Je contemplai mon père. Les rides qui sillonnaient son visage émacié étaient plus marquées que lors de notre dernière entrevue. Ses lèvres blanches et sèches étaient légèrement entrouvertes. Son corps, mince et frêle, affaibli par des années de dur labeur, lui donnait l’air d’un squelette. Comme il avait l’air fragile ! . . . Tout à coup me vint l’idée qu’il pouvait être mort ! A cette pensée, une vague de nervosité et de désespoir