C'était ainsi. J'avais beau espérer de toutes mes forces que tout ça ne soit qu'un cauchemar, je me réveillais dans mon lit, comme un jour normal. Et c'était un jour plutôt normal pour la plupart des gens de ce monde. Mais pour moi, c'était le début de la pire chose qui pouvais m'arriver. A contrecœur je m'assis sur mon lit, et, m'étirant, je commençais à ressentir cette boule, cette chose qui vous tient le ventre quand vous allez mal. Je finis, non sans difficultés à me lever, et pris mon petit déjeuner, comme chaque jour, chaque matin où je répète ces mêmes gestes. J'avalais mon repas rapidement et commençais à me préparer. Habillage, brossage de dents, passage aux toilettes, toutes ces choses banale, sans changer d’attitude, sans même un sourire. Je pris mon téléphone, et, le déverrouillant, m’aperçus qu'il n'était pas l'heure que je parte. Je vis un nouveau SMS reçu, que je m'empressais de regarder. Encore lui. Mon ex petit ami qui s'amusait à me faire tourner, et tomber sans ses bras, inlassablement. Il m'envoyait des « je t'aime », tous les jours, depuis ce moment pendant les grandes vacances, où il m'avait plaqué. Ma mère me rappela à l'ordre :
-Sébastien, c'est bientôt l'heure, tout est prêt ?
-Oui maman ! Répondis-je, sur un ton lancinant.
Je me levais du canapé, ouvris la porte fenêtre pour partir, et, saluant une dernière fois ma mère, je partis pour ma première journée en classe de Terminale.
Je sortis dans mon jardin et caressais la tête de mon chien, tout en marchant d'un pas lent vers le portail. Enfin sorti de chez moi, je pus mettre mes écouteurs, et lançais ma playlist de musiques japonaises et de vocaloids, et m'enfermais dans ma bulle. Comme depuis l'année dernière, je réalisais le même chemin, les yeux fermés, concentré sur Len Kagamine, chantant les mémoires de sa sœur. Juste avant d'arriver à l'arrêt de mon bus, je changeais de peau. Je passais du Sébastien que je suis, renfermé et solitaire, à l'image que je donnais de moi-même. Je