Mais comme la constitution de la société a lieu par la réunion incessante des différentes spécialités du travail ou corps politique; que l'attraction part du centre et s'étend à la circonférence, l'organisme social apparaît d'abord sous l'image d'une série pyramidale dont le sommet est occupé par le prince et la base s'appuie sur le prolétariat.Telle est l'idée sous laquelle les écrivains politiques ont conçu de tout temps le gouvernement des sociétés et les rapports des citoyens. Cette opinion décevante, qui possède encore aujourd'hui les hommes d'état, le peuple, et jusqu'aux théoriciens, rend impossible et même contradictoire tout les plans de réforme, pousse fatalement l'autorité au despotisme, et soulève d'en bas contre elle les clameurs populaires; déjà l'illusion se dissipe aux cris d'égalité et l'on commence à comprendre que la vie ne saurait résulter d'une conception syllogisée, qu'elle est l'effet de la synthèse et de l'équilibre.

La vie est l’effet de la synthèse et de l’équilibre me dit Proudhon, et pas d’une conception syllogisée. Le syllogisme aurait il quelque chose un rapport avec le concept de substance. Pour y voir plus clair regardons ce qu’Eddington nous apprend :
Du point de vue scientifique la plus fondamentale des formes de pensée est le concept d’analyse, si facilement compris qu’il n’est pas besoin d’en donner une définition formelle précise.
Encore le concept d’analyse ne prend il son véritable sens que si, lorsqu’on pense à une partie dans un tout, cette partie n’est pas conçue comme une unité singulière, mais comme membre d’un ensemble complet de parties ( a complet set of parts ) auquel elle est liée par un système défini d’analyse. Le point est essentiel, selon Eddington, pour distinguer le concept d’analyse tel que l’utilisait la science classique, et ce même concept, tel que le comprend la physique moderne. Car la pensée classique portait son attention sur les parties élémentaires comme si elles étaient douées d’une sorte