EDITORIAL
L’édito
de Thomas
Ils s’appelaient Charb, Cabu, Wolinski, Tignous, Honoré, Elsa Cayat, Mustapha Ourad, Bernard Maris, Frédéric Boisseau, Michel Renaud, Franck Brinsolaro, Ahmed Merabet.
Ils étaient journalistes, dessinateurs, correcteur, chroniqueur, agent d’entretien, policiers, et tous ont perdu la vie le 7 janvier 2015 dans un attentat terroriste perpétré par deux extrémistes, les frêres Kouachi.
Elle s’appelait Clarissa Jean-Philippe et elle était policière municipale à Montrouge, dans la banlieue parisienne. Elle est tombée sous les balles d’Amedy Coulibaly le jeudi 8 janvier 2015.
Ils s’appelaient Yohan Cohen, Yoav Hattab, Philippe Braham, François-Michel Saada. Ils sont morts le vendredi 9 janvier 2015 dans l’attentat et la prise d’otages de l’épicerie casher de la porte de Vincennes à Paris.
Les attentats qui ont endeuillé notre pays nous ont violemment fait prendre conscience que cette liberté, si chèrement acquise au fil des siècles, est fragile.
Les frêres Kouachi et Amedy Coulibaly ont voulu saper une des bases fondamentales de notre société, ils ont essayé de tuer notre libre expression, notre droit à la libre pensée, notre droit de rire et de tourner en dérision même les choses plus graves.
Nous vivons dans un siècle tourmenté, où les hommes, après s’être posé des questions pour lesquelles ils n’ont pas toujours obtenu de réponses, s’affrontent sur le terrain de la politique, de la religion.
La religion est devenue l’enjeu de guerres fratricides et a perdu son rôle de conciliateur, de réconciliateur, de guide spirituel. Aujourd’hui croire, et surtout pratiquer une religion fidèlement, fait peur.
Que l’on soit catholique, musulman, juif, orthodoxe, protestant, bouddhiste ou de toute autre confession, la pratique de notre culte effraie ceux qui n’adhèrent à aucune religion ; ils ont peur de cette ferveur, de cette communion des esprits.
Ont-ils raison ?
Fut un temps on en aurait ri et on aurait répondu que c’était