Edouard will, acculturation et contre acculturation
Le grand apport de cet article est qu’il met en exergue une « anthropologie coloniale » au cœur de la question du CAPES tournée vers les diasporas grecques. Pour Will, le monde hellénistique est fait d’interactions qui agissent à la fois sur les colonies grecques et sur les populations locales. Autrement dit, les vaincus ont tendance à imiter les vainqueurs tandis que ces derniers peuvent être influencé par les pratiques des soi-disant « dominés ». L’auteur choisit d’explorer ces thèmes à travers le prisme de la guerre et de l’armée.
Quelques mots sur l’auteur qui est un incontournable de la question. Édouard Will (1920-1997) est issu d’une famille protestante de Mulhouse, il a manifesté toute sa vie une double passion pour la musique et pour l’histoire. En 1955, il devient docteur d'État, avec une thèse principale consacrée à l'histoire archaïque de Corinthe (Korinthiaka, 1955) et une thèse secondaire intitulée Doriens et Ioniens (Strasbourg, 1956). Élu en 1955 à l'université de Nancy (où il enseignera pendant toute sa carrière, jusqu'en 1984), il continue à s'imposer comme l'un des meilleurs spécialistes de l'archaïsme grec.
Dans les premières lignes de son article, l’auteur se défend d’étudier « les problèmes proprement politiques du monde hellénistique » et réévalue la place « des contacts et des échanges entre des civilisations hétérogènes ». Étudier l’acculturation (Grec vers locaux) et les résistances à ce processus d’acculturation (locaux vers Grecs).
Un processus d’acculturation à l’œuvre particulièrement dans l’armée. L’exemple du texte de Polybe qui parle de l’armée lagide en 217 lors de la bataille de Raphia (qui oppose Antiochos III le séleucide au lagide Ptolémée IV) et dit qu’il fallait apprendre des rudiments de la langue grecque pour comprendre les ordres donnés par les généraux. Distinction à faire entre les commandants des régimes qui