Egalité - Diversité
Le préambule de la Constitution de 1958 « proclame solennellement son attachement aux droits de l'homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946 ».
Dès son article premier, la Déclaration des droits de l'homme affirme que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune ». Le préambule de 1946, qui prévoit enfin l'égalité hommes-femmes, ajoute que « nul ne peut être lésé, dans son travail ou son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances ». C'est dire si l'égalité de tous forme le cœur de l'actuelle Constitution.
Sous prétexte de lutter contre les discriminations, le président de la République avait souhaité inscrire la « diversité » dans le préambule de la Constitution. L'annonce était populaire. Mais a-t-on bien mesuré la portée symbolique de cette intronisation ?
Dans les bourgs et les villages, la rue de l’Egalité est souvent celle qui mène au cimetière. Est-ce à dire que c’est le seul lieu où règne une authentique égalité ?
« De l'esprit d'égalité, en France, ne subsiste plus que la lettre », dit Yazid Sabeg, commissaire à la diversité et à l'égalité des chances. « Les discriminations flagrantes qui frappent les minorités visibles du pays, entre autres figures de sa diversité, rappellent combien la route est longue avant que ne s'établisse entre les citoyens une égalité qui ne serait pas uniquement formelle, mais réelle. »
L’intensité du débat et la sagesse de la commission présidée par Simone Veil ont porté leurs fruits. En janvier 2008, lors de son discours de rentrée, Nicolas Sarkozy s’orientait vers une politique de discrimination positive fondée sur des critères ethniques et religieux. Son plan pour la diversité annoncé le 17 décembre dernier à l’école polytechnique rectifie le tir. Le