II- L’Egypte contemporaine A) Présentation générale
L’Egypte fut longtemps l’unique port du continent vers l’extérieur, la seule ouverture du monde subsaharien. C’est à cause du Nil que l’Egypte est africaine et non Méditerranéenne. Les anciens égyptiens n’aiment pas naviguer sur la mer, utilisant pour cela des armateurs phéniciens, crétois et grecs. Ce sont des gens de l’intérieur, des fluviaux. Leur univers est le Nil, dont le delta marécageux les isole de la mer, mais dont le cours les mène au fond du continent. En aval du lac victoria, au sud de l’équateur, le Nil paresse dans les marécages du Bahr-el-Gazal. A Karthoum, il fusionne avec le Nil bleu venu d’Ethiopie. Né dans les montagnes très arrosées de l’Afrique des grands lacs ou d’Abyssinie, il est assez fort après ce confluent pour traverser le désert jusqu’à la Méditerranée. Hérodote écrit que l’Egypte est « un don du Nil » : sans ce fleuve pérenne, elle ne serait en effet qu’un morceau du grand désert transcontinental dont elle possède un million de kilomètres carrés. Elle est en réalité une immense oasis, tout en longueur, dont la superficie utile ne dépasse pas celle de la Belgique (environ 30000 kilomètres carrés). 1) Situation géographique
L’Egypte est située à une latitude subtropicale, et constitue l’extrémité orientale du Sahara. Les frontières qui l’entourent sont la Libye à l’ouest (1080 km), Israël à l’est (240 km), le Soudan au sud (1150 km), la Méditerranée au nord (980 km), et la Mer Rouge à l’est (1940 km).
La superficie de l’Egypte s’étale sur 1 million de km₂ dont 38700 km₂ habités et cultivés (4%), et le reste est désertique. Les déserts représentent la plus grande part du territoire, cependant seulement 1,4% des Egyptiens y ont établis domicile. A l’Ouest, le désert Libyque est le plus vaste. Ce désert sépare les oasis Siwa, Bahariya, Farafra, Dakhla et Kharga de la vallée du Nil. Il est un prolongement du Sahara. A l’Est, le désert Arabique remonte jusqu’à la mer Rouge. Au