elephant man
Ce film, l’un des plus éloignés de l’univers lynchien, avec Une histoire vraie, est aux antipodes du standard américain classique. Tourné en noir et blanc, dans un décor londonien qui rappelle ceux des romans d’Oscar Wilde, tout en jeux d’ombres et avec une mise en scène dramatique, Elephant man pointe du doigt l’intolérance devant la différence. Les monstres, finalement, ce sont les autres, ceux qui hurlent ou se délectent du physique de John Merrick, comme le crie le docteur Treves au gardien qui organise des "visites" dans la chambre d’hôpital de John.
On retiendra particulièrement la scène où Treves pleure en découvrant pour la première fois le visage de l’homme-éléphant. Anthony Hopkins signe avec cette prestation l’un de ses plus grands rôles jusqu’au Silence des agneaux.
Sensible, noir, cruel, d’une tristesse inouïe, Elephant man offre à Lynch son premier succès public. Le film sera nominé huit fois aux Oscars et remportera le premier prix au festival d’Avoriaz.