Eluard commentaire
Feuilles de jour et mousses de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d’une couvée d’aurores Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.
Paul ELUARD, Capitale de la douleur (1926).
Paul ELUARD, « La courbe de tes yeux… »
Lecture méthodique
L’auteur :
Paul ELUARD (1895-1952) s’appelle en réalité Eugène GRINDEL : Paul est son 3ème prénom, et Grindel le nom de sa grand-mère. Aidé par ses parents, il publie ses premiers poèmes à 18 ans. C’est l’année où il rencontre Héléna, une jeune russe qu’il appelle GALA et qui deviendra sa femme et sa muse (avant de devenir la femme et la muse de DALI !) Il connaît deux guerres, adhère avec BRETON et ARAGON au mouvement dada (1916) puis au surréalisme (1922) dont il est l’un des principaux acteurs durant quelques années. Il publie à ce moment ses oeuvres maîtresses : Capitale de la douleur, Les Dessous d’une vie (1926), L’Amour la Poésie (1929).
Ce poème (présentation et structure) :
Il est dédié à GALA, dont il est éperdument amoureux à cette époque - et l’amour fou est un thème prédominant chez les surréalistes. Il comporte 3 strophes de 5 vers, à la fois alexandrins, décasyllabes et octosyllabes : mélange curieux, à la fois classique et hardi, comme si le poète hésitait à choisir entre les conventions poétiques traditionnelles et la liberté prônée par le