Emarketing
Thierry Pénard
On voit des ordinateurs partout sauf dans les statistiques disait Solow à propos de l’impact des technologies de l’information et de la communication (TIC) sur la productivité et la croissance. Sur le commerce électronique, on aurait envie de dire que l’on voit peu de commerce électronique sauf dans les statistiques. En effet, si le commerce électronique n’est pas encore rentré dans les habitudes et le quotidien des consommateurs, en revanche, il suscite depuis quelques années une intense activité d’études et de prévisions, émanant des cabinets de conseil (IDC, KPMG, Forrester, Jupiter…). Ces cabinets multiplient les statistiques sur le commerce électronique en prenant soin de distinguer le B2B du B2C 1 . Ainsi, le B2B (business to business) correspond à des transactions interentreprises (relation clientfournisseurs), alors que le B2C (business to customers) renvoie au commerce de détail (vente de biens et de services aux particuliers). Si les cabinets s’accordent pour dire que les achats en ligne (B2B et B2C) devraient fortement progresser dans les années à venir, leurs estimations sur le montant de ces achats en ligne diffèrent sensiblement, même pour l’année 2001, comme le montre le Tableau 1 2 . Ainsi, ces "statistiques" et prévisions doivent être accueillies avec la plus grande
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On parle aussi de C2C (customer to customer) pour les transactions en ligne de particuliers à particuliers (vente de biens d’occasions entre particuliers). On peut aussi émettre des doutes sur l’objectivité de ces cabinets de conseil et de marketing qui ont pour client des entreprises susceptibles d’investir dans le commerce électronique. Dans ce contexte, les cabinets ont tout intérêt à surestimer les prévisions de vente en ligne (Brousseau, 2000).
Mythes et réalités du commerce électronique
prudence, compte tenu du peu d’informations dont on dispose sur les