Empathie
ET LEURS IMPLICATIONS
Introduction générale… Le concept nomade d’empathie
L’empathie est un concept nomade au carrefour des troubles du développement psychique, de l’imagerie médicale et des théories de l’esprit, migrant d’une discipline à l’autre, de l’éthique à l’esthétique, à la philosophie, à la psychologie, voire à la théologie lorsqu’elle concerne la compassion.
Nous allons l’envisager d’un point de vue cognitif, puis développemental dans sa genèse, philosophique et enfin clinique car elle représente une disposition centrale, incontournable dont il faudra cerner la juste mesure chez le psychothérapeute clinicien à travers l’alliance thérapeutique, le transfert et contre-transfert.
Elle est aussi un continuum car son absence tout comme son excès peuvent représenter la clé de certains troubles en psychopathologie que nous aborderons.
Son aspect composite, multifactoriel est prouvé par la variété hétérogène des symptômes mettant en cause des zones cérébrales diverses et complexes : il existe en effet des incapacités à ressentir des émotions, à se représenter celles d’autrui tout comme il existe des incapacités à adopter la perspective ou à distinguer le soi d’autrui.
On pourrait la définir comme la perception du milieu environnant du point de vue de l’autre, elle est intuition vécue de ce qu’éprouve l’autre dans ses états affectifs. Elle est donc compréhension immédiate de l’actualité affective d’autrui, de sa manière d’être au monde.
Elle se distingue de la sympathie car l’empathie, c’est se mettre à la place de l’autre sans forcément éprouver ses émotions et en cela, elle permet d’anticiper et de comprendre les réactions d’autrui alors que la sympathie, au contraire, c’est éprouver les émotions de l’autre sans se mettre à sa place, elle est plutôt contagion émotionnelle comme le fou rire par exemple.
Elle permet aussi de se rapprocher des autres, d’esquisser une réalité objective par le partage de