En comparant les textes du corpus, vous montrerez comment est représentée, dans ces scènes de théâtre, la première rencontre amoureuse
Ces trois scènes présentent trois situations identiques, trois « surprises de l’amour » : trois ingénues, auparavant isolées et éloignées des hommes, découvrent l’amour. Mais les modes de représentation sont différents. Dans L’École des Femmes, la rencontre et ses suites sont relatées a posteriori : Molière propose un récit en alexandrins fait par la jeune Agnès au passé, mené en deux tirades correspondant à deux étapes ; il s’agit donc d’un retour en arrière dans l’action qui sert à souligner la réaction d’Arnolphe, le tuteur désapprobateur, surpris et au supplice. Dans les deux autres scènes, le spectateur assiste « en direct » à la rencontre des deux jeunes gens, à leur dialogue en prose et à leurs réactions.
Cependant ces rencontres amoureuses se distinguent par l’identité des personnages mentionnés ou mis en scène : chez Molière, Horace et Agnès, lors de leur entrevue, sont seuls, puis une vieille entremetteuse fait le lien entre eux ; Marivaux ne met en scène que les deux personnages concernés, Églé et Azor, seuls ; Giraudoux, lui, adjoint aux deux jeunes gens – le Chevalier et Ondine – deux autres personnages, les parents d’Ondine, qui interviennent à plusieurs reprises, ce qui modifie sensiblement la situation. Le lexique amoureux émaille les trois scènes et rend compte de toutes les dimensions de la rencontre amoureuse.