En fauteuil sur le campus
Pas facile d’être un étudiant à mobilité réduite ! À l’Université de Montréal, la vie des étudiants handicapés s’est en général bien améliorée ces dernières années. Il reste toutefois des progrès à faire…
C’est dans une des huit chambres réservées aux étudiants à mobilité réduite qu’est installée Isabelle Bond, présidente de l’Association des étudiants handicapés de l’université. En plus d’une chambre d’environ 15 m2 équipée d’un lit électrique, l’étudiante dispose d’une salle de bain aménagée qu’elle partage avec sa voisine de palier.
Pour les étudiants handicapés, la vie en résidence requiert une bonne dose d’organisation.
Faire la lessive ou la cuisine, autant de gestes anodins qui, en fauteuil roulant, prennent une toute autre dimension. « Par exemple, pour tout le bâtiment, on a seulement quatre sécheuses*, dont deux qui sont inaccessibles en fauteuil car placées trop haut. La cuisine non plus n’est pas accessible, alors il faut prévoir d’autres solutions », explique la jeune étudiante.
Comme il n’y a pas d’épicerie près des résidences, faire ses courses devient compliqué. « Il faut réserver le transport adapté 48 h à l’avance ou alors prendre le taxi car les bus de la ville accessibles aux handicapés circulent rarement aux heures de pointe », indique la jeune fille.
Pour se déplacer à l’intérieur du campus, les étudiants handicapés peuvent faire appel au transport adapté. Le service est offert par l’université, mais il faut réserver une journée à l’avance. « Si, le jour même, je décide de me rendre à la bibliothèque, je dois payer 12$ pour un aller-retour en taxi. » De plus, le campus étant situé sur le mont Royal, la moindre pente prend des allures d’Everest. « Très souvent, je suis incapable de gravir la pente en fauteuil.
Même certaines rampes d’accès nécessitent beaucoup d’effort », confie-t-elle. Mais c’est l’hiver que la situation est la plus critique. Un centimètre de neige suffit pour rendre tout déplacement