En quoi la religion favorise-elle la paix
Si l’homme est un loup pour l’homme (Hobbes, 1984), alors la religion aura sûrement contribué à sa domestication. Bien des penseurs s’adjugeraient cette maxime qui assimile la créature à un éternel pêcheur, ennemi de sa propre chair et dont le salut ne tient qu’à l’Absolu. Mais en quoi consiste cette salvation si incertaine ? Quel sacrifice apporte une telle idolâtrie sur l’autel de la paix ?
Il est notoire qu’à l’approche des problèmes derniers, nos genoux fléchissent face au Rédempteur. En effet, « toute religion n'est qu'un système imaginé pour concilier des contradictions à l'aide des mystères » (d'Holbach, 2008). En affirmant cela, d’Holbach avilissait la religion à un simple prétexte mais offrait par là même la clé d’un best-seller millénaire. Ainsi, l’angoisse éternelle de l’homme s’explique par son incapacité à trouver sa place au milieu de phénomènes qui le dépassent. Courbé sous le poids de son insignifiance, étouffé par un non-sens existentiel, il perd ses repères et engage son autodestruction sans même en prendre note. Cette absence de fins et de règles est la marque d’un état de nature que certains nommeront anarchie et que d’autres jugeront insupportable.
Aussi, plutôt que de s’écraser tête contre terre, la religion offrit à l’homme le ciel, maître-mot d’un monde ordonné où l’homme lèverait les yeux, bercé par l’illusion d’un père incertain. Cette adoption divine lui inculqua les règles fondamentales qui lui permirent de vivre en paix parmi ses frères et sœurs. Sous forme de commandement, la religion remplaça le vide et créa la communauté humaine. Cette grande famille, l’homme la considéra comme source de paix et de prospérité.
Aujourd’hui, même l’avènement d’un individualisme exacerbé n’a pu délier les communautés les plus religieuses. Chaque membre reste entièrement acquit à son absolu, soutenant coûte que coûtent ses coreligionnaires face à la menace extérieure. Cet état de fait permet de