Depuis une trentaine d’années, on voit apparaître, à côté des conflits sociaux traditionnels, ce que le sociologue Alain Touraine a appelé les «nouveaux mouvements sociaux». Ceux-ci se situent en dehors de la sphère du travail et font apparaître de nouveaux acteurs et de nouveaux enjeux souvent plus symbolique ; on peut citer les actions de Greenpeace, les Gay Pride, les manifestations anti-guerre des lycéens, etc. Ces mouvements sociaux qui ne cessent d’évoluer, peuvent avoir un impact important sur l’économie et la société. En effet, n’étant pas toujours préparée aux diverses revendications de ces nouveaux mouvements, la société se voit subir des transformations aussi bien en ce qui concerne l’évolution des emplois qu’au niveau des divergences de mentalité avec par exemple, la montée en flèche de l’individualisme. C’est pourquoi, nous pouvons nous demander en quoi les mouvements sociaux contemporains reflètent-ils les transformations économiques et sociales ? Afin de répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps en quoi consistent et quels sont ces mouvements sociaux contemporains. Puis, dans un second temps, nous aborderons le sujet des transformations économiques et sociales.

Alain Touraine met en valeur la naissance, dans les années 1970, des «nouveaux mouvements sociaux», en tant que conflits spécifiques et spécialisés, action collective d’individus qui partagent des valeurs communes et défendent des intérêts communs non liés au travail, ni à la société industrielle. Comme Carole Yerochewski et Philippe Frématix le montre dans leur article «le mouvement social revivifié» du Alternatives Economiques, on a assisté à la féminisation de la population active et à la poursuite de la tertiarisation des emplois. Ceci tendrait à étayer l’hypothèse d’un repli des conflits sociaux, dans le sens où les catégories sociales en progression sont moins revendicatives sur les sujets traditionnels de revendication (ex : hausses de salaires). La