enfance, Sarraute
Texte 3, p. 115-116. Lecture méthodique suivie.
Introduction :
- situation du texte
- caractérisation du texte (phrase qui permet de dégager les axes de lecture)
1. Le goût de l’enfant pour la lecture et les dialogues (l. 1 à 7):
La lecture est ce qui rend possible le développement de l’imaginaire enfantin (début XXème : pas de télévision). Cet espace imaginaire permet à l’enfant d’échapper au monde des tropismes ; et il correspond à des moments de solitude pendant lesquels on la laisse tranquille. Mais la lecture est aussi une activité qui établit des liens avec les autres : l’enfant lit un livre que lut son père lorsqu’il était enfant. Un lien invisible se crée donc par la transmission d’une culture littéraire et d’un vécu personnel. Dans le dialogue, plusieurs textes montrent la création d’un lien inter-humain par les livres : la mère de Véra lit par exemple à l’enfant, des comédies qui les font beaucoup rire toutes deux (p. 227).
C’est que l’enfant aime particulièrement les dialogues. Dans notre texte, elle exprime son ennui à la lecture des “ longues descriptions de prairies ” ; plus tard (en CM2), elle lira un livre qui la passionnera : les aventures de Rocambole, récit en plusieurs volumes plein de péripéties extraordinaires (ce qui a donné l’adjectif rocambolesque), écrit par Ponson du Terrail à partir de 1853. Les pages de descriptions, sans surprise ni échange, sont donc tournées plus vite. L’enfant attend les “ tirets libérateurs ” qui annoncent les discours rapportés au style direct. Le dialogue libère des descriptions : il crée une présence et une réalité humaines que n’ont pas les “ descriptions de prairies ”. On ne peut éviter de remarquer ici que c’est sous forme d’un dialogue que Sarraute raconte son Enfance, dialogue avec un personnage critique qui doit la faire accoucher des émotions lourdes qui l’affectent depuis son enfance (cf. textes 1 et 2) : là encore c’est bien une libération que le dialogue