engagement
L’artiste peut-il donner à son œuvre des qualités à la fois esthétiques et politiques ? Si on lui reconnaît un contenu politique, l’œuvre peut-elle réellement influer sur les réalités sociopolitiques de notre monde ? Soulevée par Sartre au milieu du XXe siècle, la question de l’engagement politique de l’œuvre reste très actuelle. Quelques expositions récentes organisées au Jeu de Paume (Ai Weiwei : Entrelacs, 21 février – 29 avril 2012) et au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (Resisting the Present. Mexico 2000-2012, 9 mars – 8 juillet 2012), de nouvelles publications (Michel Vinaver, Albert Camus, S’engager -correspondance 1945 - 1957, L’Arche, 2012), ainsi que l’attention portée à l’importante production artistique qui a accompagné les printemps arabes, continuent de nourrir un débat qui prouve que la réflexion sur la politique des arts ne se réduit pas à l’alternative entre esthétisme et militantisme.
Artistes, historiens et critiques s’interrogent sur la possible réconciliation de ces deux dimensions et sur les modalités concrètes de l’engagement à travers toute création artistique. Aujourd’hui, la question de l’engagement s’est donc émancipée de la figure de l’artiste pour s’intéresser aux qualités formelles de l’œuvre, mais aussi à son contexte. Car depuis la fin des années 1970, la pensée postmoderne a enrichi le débat en portant une attention nouvelle aux conditions de production et de réception des œuvres. Dans le même temps, l’avènement de pratiques artistiques dites in situ