L’enseignement secondaire en Afrique rencontre depuis longtemps de nombreux problèmes et limites. La fin de l’époque coloniale a permis une certaine démocratisation et massification de l’enseignement supérieur dont l’accès est maintenant plus fondé sur le mérite de l’étudiant que sur son appartenance à une quelconque élite. Cette nouvelle conception de l’université n’a toutefois pas permis de dépasser les dysfonctionnements du système, le plus souvent aggravés par l’importante crise économique qui sévit dans la plupart des pays africains. L’enseignement traditionnel avec ses cours ex cathedra souffre d’un nombre d’étudiants trop important pour les structures à disposition, d’un enseignement de faible qualité, d’un mauvais suivi des étudiants de la part du corps enseignant, d’un manque de moyens humains et matériels à disposition, ainsi que de débouchés professionnels peu prometteurs. A cela s’ajoutent les fréquents départs de professeurs qui s’en vont poursuivre leur formation à l’étranger et ne rentrent pas au pays une fois leur diplôme obtenu. Enfin, selon les statistiques de l’Unesco, le ratio brut d’inscriptions dans l’enseignement tertiaire est bien moins élevé en Afrique que dans les Etats Arabes, en Asie ou en Amérique latine. Ce problème de sous représentation au niveau de l’enseignement supérieur n’est finalement que le corollaire des difficultés rencontrées par l’enseignement primaire et secondaire sur le continent africain. L’espérance de vie scolaire2 d’un élève dans les pays les moins avancés peut en effet être quatre fois inférieure à celle des pays développés. Si un enfant néo-zélandais ou finlandais passe en moyenne dix-sept ans sur les bancs d’école, un enfant nigérien ou burkinabé en passera moins de quatre (Unesco, 2004). De manière plus générale, un enfant recevra, en Afrique, en moyenne 4.5 ans de scolarisation en moins qu’un élève vivant en Europe ou en Amérique. Force est aussi de constater que le temps dévolu aux études supérieures en