Enthanasie
Euthanasie Point de loi, points de vues
02 Avril 2009 par Pierre Le Coz
Le suicide de Chantal Sébire en mars 2008 a remis sur le devant de la scène le débat sur l'euthanasie. Malgré le vote de la loi Leonetti sur la fin de vie en avril 2005, certaines associations et personnalités voudraient aller plus loin. Pierre Le Coz nous aide à y voir plus clair. Il a sollicité les contributions du philosophe André Comte-Sponville et du généticien Axel Kahn
Pourquoi prolonger la vie si les tourments d'une interminable agonie lui ont fait perdre toute saveur ? En France, depuis trois décennies, l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD**) milite pour que les Français puissent avoir le droit d'en finir avec une fin de vie trop difficile quand ils le souhaitent. Pour l'heure, l'euthanasie reste interdite. Cependant, les mentalités ont évolué, le débat a eu lieu, une loi sur la fin de vie a même été votée. La souffrance des mourants a-t-elle été entendue ? Est-on enfin parvenu à une solution acceptable ? Euthanasie signifie bonne mort
Sur un plan conceptuel, l'euthanasie est l'acte de programmer et de provoquer la mort d'un patient qui souffre d'une maladie incurable et émet lui-même le souhait d'être aidé à mourir. Sa demande d'en finir avec la vie s'adresse à un tiers qui est soit son médecin soit un de ses proches. Elle n'est pas ponctuelle mais réitérée. Elle persiste au fil du temps. La personne estime qu'elle a perdu toute dignité, que ses douleurs physiques ou ses souffrances morales sont réfractaires aux soins palliatifs. Qu'en est-il du suicide assisté ?
C'est une chose de mettre à disposition du malade des médicaments qu'il absorbera lui-même, c'en est une autre de pousser soi-même sur la seringue. La tentative de suicide n'est plus poursuivie en France depuis 1792. La loi française ne réprime pas l'aide au suicide mais seulement l'incitation au suicide. Si on se donne la mort, le juge n'est pas tenu d'instruire une enquête