Entre rêves et réalité
1991, j’avais 10 ans… Issu d’une famille à l’époque appelée aisée. Mon papa était patron d’une « taverne-restaurant ». Etant son premier établissement, ce dernier a été baptisé « Le First ». Un lieu petit, restreint et sombre, ainsi qu’à la fois intime et personnel. Nous vivions, mon père, ma mère et moi-même un quartier de classe moyenne mais bien fréquenté. Il faut dire qu’à l’âge de 10 ans je ne pouvais pas vraiment me rendre compte ou me faire une opinion concrète de ce que l’on voit ou vit. Pour moi cela n’avait aucune importance.
Personnellement, j’ai été intégré, après mes ce que l’on appelle les études primaires, que l’on doit suivre jusqu’à nos 12 ans, dans une école « privée catholique ». Cette école impliquait quelques règles assez récalcitrantes soit-disantes pour notre bien dans notre avenir, la discipline : Pantalon bleu marine, chemise blanche et pull ou sweat-shirt bleu marine. Ce genre d’accoutrement n’était pas désagréable en soit, il faut l’avouer, cela donnait un style élégant… le seul bémol, on se ressemblait tous ! D’ailleurs, les écoles aux alentours nous appelaient les « Schtroumfs » pour le bleu que l’on portait chaque jour. J’avoue que cette tenue m’exaspérait relativement souvent, mettez-vous à ma place. Tous les jours les mêmes vêtements, aucun style à démontrer, aucune humeur personnelle dès le matin lors de notre réveil. Chaque jour, je me réveille…
- Que vais-je mettre aujourd’hui ? Ah… comme d’habitude, ce pantalon bleu marine que j’ai en trois exemplaires, mais aujourd’hui, je change, marre de la chemise, on va mettre un t-shirt blanc… et pourquoi pas un pull… couleur… bleu marine pour changer ?
Et chaque matin, comme tout un chacun lors de notre jeune âge, la route vers l’école… on entre par la cour de récré, une cour entourée par une énorme grille noire, fermée à la minute près du dernier délai… 8.10 du matin ! Une fois 8.11, on entre par la porte d’entrée du bâtiment, pour se prendre ce que l’on