entreprise la concurence et l'europe
Cet article reprend une intervention de Guillaume Cerutti, directeur général de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, à l’université mutuelle de l’ IGPDE le 10 mars 2005.
La politique de concurrence apporte une contribution fondamentale à la compétitivité économique française et européenne. Son objectif premier est en effet d'assurer une allocation optimale des ressources entre les différents acteurs économiques, c'est-à-dire entre consommateurs et entreprises, et entre entreprises elles-mêmes. En empêchant les ententes ou en luttant contre les déséquilibres de marché au profit d'une entreprise, elle permet ainsi de garantir un plus grand choix pour le consommateur ; mais le développement de la concurrence constitue aussi un moyen essentiel pour favoriser la compétitivité des entreprises européennes par une politique d'innovation et de progrès technologique et la recherche de gains d'efficacité.
En mars 2000, les Etats membres de l’Union se sont donné comme objectif stratégique de faire de l’Europe « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale ». La relance de la stratégie de Lisbonne par la
Commission Barroso a placé la compétitivité au cœur des politiques européennes. C’est dans ce contexte qu’est intervenue une réhabilitation de la notion de politique industrielle, dont les contours demeurent imprécis, en même temps que s’opérait une révolution douce dans le domaine de la politique de concurrence.
Ces deux notions, politique industrielle, ou politique de compétitivité, et politique de concurrence, ont longtemps été présentées comme contradictoires. On s’est interrogé sur le fait de savoir si les politiques de concurrence n’étaient pas de nature à porter atteinte à la