Epargne, frein ou moteur à la croissance ?
L’épargne est-elle un vice ou une vertu ?
Depuis plus de deux siècles, les économistes débattent à ce sujet. Nous verrons qu’en fonction des économistes, des façons de penser, l’épargne peut être un frein comme un moteur pour la croissance.
L’épargne est un frein à la croissance : point de vue développé et défendu par les keynésiens.
D’après Keynes, l’épargne serait à la seconde place après l’investissement. Selon lui, l’investissement joue un rôle crucial.
Les keynésiens considèrent l’investissement comme préalable à l’épargne, car il engendre plusieurs choses : une hausse de la consommation suivie par une hausse des investissements, une hausse du progrès technique, de l’emploi, du niveau de vie du à une hausse des revenus. Plus les revenus sont élevés, plus le taux d’épargne l’est aussi.
La croissance serait donc, pour les keynésiens, limitée par l’épargne. En 1931, Keynes déclarait : « Toutes les fois que vous économisez cinq shilling, vous privez un homme de travail pendant une journée. » Selon eux, la croissance n’est possible et favorisée que par une forte demande qui reflète et entraine de gros investissements. Ainsi, un manque de consommation limite la croissance. Si l’épargne est forte, on peut craindre que la consommation soit ralentie et que les entreprises, ne trouvant pas suffisamment de débouchés à leur production, ne la limitent, ce qui enclencherait alors un ralentissement de la croissance.
« Aucune nation ne peut jamais devenir riche par l’accumulation d’un capital provenant d’une diminution permanente de consommation, parce qu’une telle accumulation dépassant de