Epistémologie - exposé kant - esthétique transcendantale
« L'espace est une représentation nécessaire, a priori, qui sert de fondement à toutes les intuitions externes. On ne peut jamais se représenter qu'il n'y ait point d'espace, quoiqu'on puisse bien penser qu'il ne s’y trouve point d'objets. Il est donc considéré comme la condition de la possibilité des phénomènes, et non pas comme une détermination qui en dépende, et il est une représentation a priori qui servant nécessairement de fondement aux phénomènes externes. Sur cette nécessité a priori se fonde la certitude apodictique de tous les principes géométriques, et la possibilité de leurs constructions a priori. En effet, si cette représentation de l'espace était un concept acquis a posteriori, qui serait puisé dans l’expérience externe générale, les premiers principes de la détermination mathématique ne seraient plus que des perceptions. Ils auraient donc toute la contingence de la perception et il ne serait pas nécessaire qu'entre deux points il n'y ait qu'une ligne droite, mais l'expérience enseignerait toujours qu’il en est ainsi. Ce qui est emprunté à l’expérience n’a aussi qu’une universalité comparative, celle qui vient de l’induction. On pourrait donc seulement dire : D’après les observations faites jusqu’ici, on n’a point trouvé d’espace qui ait plus de trois dimensions. »
Kant, Critique de la Raison Pure, Esthétique Transcendantale §2, [A 24], folio essais, pp. 91-92
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Dans « l’Esthétique Transcendantale », la toute première partie de la Critique de la Raison Pure, Emmanuel Kant nous livre ses réflexions sur l’espace. Pour lui, « l’espace est une représentation nécessaire, a priori, qui sert de fondement à toutes les intuitions externes ».
De prime abord, il convient de préciser que Kant entend l’esthétique transcendantale comme l’ensemble des structures a priori qui constitue le savoir. L’esthétique transcendantale va servir en partie à fonder la géométrie comme science, mais aussi à justifier son usage dans la physique. Il