Eric hazard, introduction au livre blanc sur le coton
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, sans comparaison aucune avec les coûts de production des cotoncuIteurs des Etats-Unis d’Amérique, premier exportateur et second producteur mondial, et de l’Union Européenne. Signe d’une des rares success story agricole et industrielle, en 2001, les exportations de coton des pays producteurs d’Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC) représentaient 17% des exportations mondiales. A l’ ère des politiques de lutte contre la pauvreté, la compétitivité et la grande qualité du coton africain font vivre entre 10 et
15 millions de personnes en Afrique de l’ouest et du Centre et prés de 20 millions pour les 33 pays africains producteurs.
En dépit de cette réussite, l’avantage comparatif reconnu dont disposent les producteurs africains de coton ne suffit plus à les rémunérer des fruits de leur travail. Les politiques de subventions des pays du Nord concourent à déprimer les cours internationaux du coton, avec comme principale conséquence la forte dégradation des conditions de vie des cotonculteurs africains et de leurs familles. Les subventions des pays du Nord risquent d’exclure du marché mondial les producteurs les plus compétitifs au bénéfice de leurs homologues américains, et dans une moindre mesure européens, peu compétitifs mais fortement subventionnés. Peu habitués aux cénacles internationaux et aux débats posés par les politiques commerciales inéquitables, les producteurs africains, rejoints par les industriels, leurs Etats, certains partenaires au développement et de nombreuses organisations de la société civile, ont porté leur problème de survie au niveau auquel il se jouait : celui des négociations commerciales