Erving goffman
Les lignes qui suivent rendent compte de manière non exhaustive d’un ouvrage essentiel de Goffman : « La mise en scène de la vie quotidienne » (éditions de minuit, 1987). Quelques idées font également référence à l’ouvrage « Les rites d’interaction » (éditions de minuit, 1988). Parmi les courants sociologiques, Goffman appartient au courant interactionniste. Il développe ses analyses en posant l’hypothèse qu’une étude des interactions s’intéresse non pas à la psychologie individuelle mais plutôt aux relations rituelles qui unissent les actions de diverses personnes mutuellement en présence. « Le monde en vérité est une cérémonie » où chacun joue à être soi-même, écrit Goffman . Il développe l'idée que, dans les relations sociales, tout le monde endosse un rôle plus ou moins consciemment, toujours et partout, et que c’est au travers de ces rôles que nous connaissons les autres et que nous nous connaissons nous-mêmes.
Tout individu est un acteur qui doit agir de façon à donner, intentionnellement ou non, une expression de lui-même, et les autres à leur tour doivent en retirer une certaine impression. La capacité d’expression d’un acteur s’exprime sous deux formes différentes : l’expression explicite produite par le langage, et l’expression implicite provenant du comportement non-verbal. Il importe que le rôle de l’acteur soit crédible, c’est pourquoi il s’efforce de donner à ses représentations en public une impression de réalité et de naturel, au moyen d'expressions appropriées qu’il s’attache à contrôler, et qui sont destinées à convaincre autrui. Mais cette impression de réalité risque occasionnellement de voler en éclats lorsque l’acteur ne joue pas son personnage avec suffisamment de cohérence. Aussi, dans toutes les situations d’interaction, les personnes s’appliquent-elles à se présenter et présenter leur activité en cherchant à maîtriser l’impression qu’elles produisent sur les