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La semaine dernière; Manuel Valls, ministre de l'intérieur a pris une circulaire pour faire interdire les spectacles de l'humoriste Dieudonné, qui prônent des idées antisémites et donc portant atteinte à l'ordre public.
. Dans son spectacle au théâtre parisien de la Main d'Or, Dieudonné lance notamment: "Tu vois, lui, si le vent tourne, je ne suis pas sûr qu'il ait le temps de faire sa valise". "Quand je l'entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz... Dommage". Dans l'une des vidéos incriminées, il transformait la chanson d'Annie Cordy "Chaud cacao" en "Shoah nanas".
Jeudi Matin: les avocats de Dieudonné ont attaqué devant le tribunal administratif cette circulaire; le tribunal a jugé illégale cette circulaire car contraire à la liberté d'expression, et a donc donné raison à Dieudonné, estimant qu'il n'y avait pas de réelle menace pour l'ordre public.
Jeudi après-midi: Valls a fait appel de ce jugement devant le Conseil d'Etat (juridiction suprême), qui a invalidé le jugement du tribunal, au nom du respect de la dignité des personnes (il est avéré que les propos tenus par Dieudonné ne respectent pas la dignité des personnes juives) et d'un risque réel de trouble de l'ordre public. Cet arrêt du Conseil d'Etat , pris "en urgence", constitue un revirement de jurisprudence important (c'est à dire une nouvelle façon de juger une telle affaire).
Jeudi soir: le spectacle est annulé.
Un autre, édulcoré et rebaptisé, a été joué hier soir.
La question centrale qui se pose est celle de la conciliation entre la liberté d'expression et le respect de la dignité des personnes. Peut-on, au nom de la liberté d'opinion et d'expression, propager des idées portant atteinte à la dignité des personnes ? La loi française punit pour diffamation, outrage, etc de tels propos. Ce qui peut surprendre, ici c'est:
-que ce soit le ministre de l'intérieur qui ai pris cette initiative, et non une victime de ces propos; cela