Esprits d'état Bourdieu
1993, Pierre Bourdieu
Risque à penser l’Etat : reprendre une « pensée d’Etat », car l’Etat est producteur et imposeur de catégories de pensée. Levier majeur : l’école.
D’où nécessité du « doute radical », de la remise en question de tous ses présupposés quand on pense l’Etat, pour rompre avec la « pensée d’Etat » profondément enracinée.
[ Exemple de l’omniprésence de la « pensée d’Etat »: l’orthographe (texte écrit au moment d’une réforme orthographique apparemment). L’Etat a fixé par décret, et lorsqu’il veut réformer par décret, il se heurte à l’opposition de ceux pour qui la graphie en vigueur est devenue, par appropriation (l’agent possède l’orthographe autant que l’orthographe le possède) « l’accord parfait entre les structures mentales et les structures objectives ». Ceux là dénoncent alors « l’intervention de l’Eta destinée à réduire l’arbitraire d’une orthographe qui est de toute évidence le produit d’une intervention arbitraire de l’Etat » ]
Laplupart des écrits consacrée à l’Etat, plutôt que de le penser, particpent à construire l’Etat et la « pensée d4etat ». Notamment textes juridiques ; contribuent autant à connaitre l’Etat qu’à imposer une vision particulière de l’Etat, » conforme aux idées et valeurs de ceux qui les produisent dans l’univers bureaucratique ».
Science sociale y contribue également. Exemple : réflexion sur la bureaucratie. Dès lors, question : quelle autonomie, quelle indépendance des SS par rapport à l’Etat ? Les SS ont le choix entre la pression de la demande sociale, qu’elles doivent éviter pour la scientificité, et s’appuyer sur l’Etat, en sacrifiant ainsi son autonomie par rapport à lui. DILEMME… « à moins qu’elles ne soient préparées à user contre l’Etat de la liberté que leur assure l’Etat. »
Genèse : un processus de concentration.
Bourdieu/ Weber : « L’Etat est un « « X » à déterminer qui revendique avec succès le monopole de l’usage légitime de la violence physique sur un territoire