Espérance
Nottons également qu’il existe une nuance importante entre « espoir », état d’attente confiant, toujours selon le Petit Larousse, et « espérance ». Si les deux impliquent la confiance en la réalisation ou la survenue de ce que l’on attend, il y a dans « espérance » un sentiment de certitude proche de la foi.
D’autre part, « espérance » - à part dans le sens « avoir des espérances » qui signifie attendre, compter sur un héritage et a alors un sens beaucoup plus terre à terre – est souvent utilisé dans un contexte religieux. L’Espérance est d’ailleurs une vertu théologale.
L’auteur de cette phrase est René Char (1907-1988), petit-fils de Charlemagne. Après son service militaire en 1927, il publia son premier recueil, Cloches sur le cœur, rassemblant des poèmes écrits entre 1922 et 1926. C’est à Paris qu’il rencontra la plupart de ses amis et adhéra au groupe surréaliste. Il eut de brèves expériences dans les domaines du théâtre et du cinéma. Ces poèmes, totalement inscrits dans le surréalisme, ont trouvé leur inspiration dans ses nombreux voyages et dans la philosophie grecque. Ils sont aussi très marqués par la deuxième guerre mondiale, à laquelle Char participa, armes à la main, notamment dans la Résistance.
Son vers, issu de Les compagnons dans le jardin, exprime à la fois l’optimisme et le pessimisme. Il constate que la réalité, quelquefois, comble l’espérance, y répond ; voilà pour l’optimisme. Mais c’est ce « contre toute attente » qui amène une note de pessimisme. L’auteur semble s’étonner que le réel, quelquefois seulement évidemment, puisse aider l’espérance à survivre en