Essai
L’essai, communément défini comme un ouvrage littéraire en prose où se développe un discours libre, argumentatif et affectif, apparaît à la Renaissance avec Michel Eyquem de Montaigne (1533-1592) qui souhaitait, par ses écrits Les Essais (1588), répondre à l’inlassable question : « Que sais-je ?»1. Écrire au gré de sa pensée, sans idées préconçues, dans le seul plaisir de voir sa réflexion en mouvement, voilà ce que recherchait avant tout ce philosophe qui donna naissance à un genre littéraire qui, faute de respecter des règles prédéfinies, est souvent contesté. Mais, à y regarder de près, comment pourrait-il en être autrement ? En effet, l’étymologie même du mot, qui signifie à la fois « tenter », « mesurer » et « peser », rappelle que tout essayiste a le devoir d’exposer (« tenter ») sa pensée sans la moindre restriction pour mieux en éprouver (« mesurer », « peser ») la qualité, la valeur et les fondements. Par ailleurs, Montaigne, qui aimait affirmer « Je suis la matière de mon livre », croyait que tout homme était à l’image de l’humanité entière. Ainsi, dans un souci d’authenticité et de vérité, la découverte de soi pour mieux aller à la rencontre des autres fera de ce type d’écrit le lieu de discours tant originaux qu’inépuisables. L’essai, on l'aura compris, survivra au philosophe en autant de versions que d’individualités.
Les Caractéristiques de l’essai S’il est vrai que l’essai est polymorphe, il possède néanmoins quelques caractéristiques qui le distinguent des autres genres. En voici les principales : ϖ Son style L’essai est un écrit non