Est-ce l'historien qui fait l'histoire?
L' "histoire", écrit de cette manière doit se comprendre comme celle de l'historien, celle que l'on lit dans les livres, que l'on étudie, qui nous est donnée et que l'on se doit de connaître : c'est le "historie" allemand (du grec historia : recherche, enquête). Il est donc du rôle de l'historien, le spécialiste des études historiques, auteur d'ouvrages historiques d' "écrire" nécessairement "l'histoire". L' "Histoire", écrit de cette seconde manière désigne en fait celle de l'homme d'action qui "fait" lui même l'histoire : c'est le "geschichte" allemand. De cette manière, il est impossible pour l'historien de faire l'Histoire à proprement parler puisqu'il n'est pas le principe de son action. Il ne fait donc que la retranscrire à travers ses études et ses écrits, et y est complètement soumis. A partir de ces deux distorsions entre "historie" et "geschichte", naît le problème suivant : ou bien l'historien écrit une histoire, la modèle, et nous en fait une Histoire commune, et dans ce cas il devient maître du temps (car qui contrôle le passé, contrôle le présent); ou bien l'historien ne peut pas recréer l'histoire, elle doit "se faire à lui et lui apparaît comme telle" et dans ce cas, il n'est qu'un relais de celle-ci et se soumet à ses lois - il s'ensuit qu'il n'est plus maître du temps et que l'Histoire nous apparaît comme telle, véridique en tout sens. Seulement, l'historien n'a-t-il pas une conscience, une vision de la vie bien particulière (comme nous tous) qui peut l'inciter à "détourner" le réel, la Vérité dans l'histoire, en lui donnant un sens un peu trop orienté/subjectif ?
A la question : "A quoi sert l'histoire", il est possible de donner deux réponses : elle permet dans un premier temps de se forger une identité (l'appartenance à une culture, à un peuple ou plus grand encore, une civilisation). L'enjeu semble grand puisqu'elle crée la